PROCEZ VERBAL DB N. POULAIN. 441
donné la hardiesse de comparoître devant Sa Majesté; que je n'étois ni n'avois jamais été de la religion, ni persuadé par aucunes personnes d'icelle.
Lors Sa Majeste me fit réponse qu'elle n'étoit en doute de ce que je lui avois dit. Mais la preuve qu'il en desiroit étoit pour y besogner d'autre façon que je ne pensois; et cependant me pria de continuer, usant de ce mot, et me disant que bien-tôt il me dégagerait d'J'étois engagé; qu'il s'en alloit à Saint-Germain-en-Laye, il seroit sept ou huit jours. Cc qui se passeroit pen­dant son absence, que j'en avertisse M. d'O, et que je n'y faillisse pas; et quant à ce qu'il m'avoit promis, qu'il étoit tout assuré, et qu'il n'y manqueroit point. Et ce même jour sortit de Paris pour aller à Saint-Ger­main conduire M. d'Espernon. Je crois qu'il avoit bonne envie pour lors, de ce que j'en pou vois juger, de don­ner ordre à ses affaires; et que pour cela en partie le duc d'Espernon sortit de Paris. Mais quand il fut de retour, én ayant communiqué avec la Reine sa mere et Villequier, il fut intimidé d'un côté et détourde l'autre : si que son intention demeura d'être exécutée lorsqu'il le pouvoit faire ; et depuis quand il l'a voulu, il n'a pas pu.
Le mercredy vingt-sepliéme avril, je me trouvai au logis du Clerc, où plusieurs étoient assemblez : entre autres y étoit le commissaire de Bar et Santeuil, tous étonnez d'étoit parti cet avertissement qu'on avoit donné au Roy de leur entreprise. Les uns en soupçon-noient Compan, pour ce qu'autrefois il avoit été héré­tique; les autres, Le Comte, echevin; les autres, le pere de La Bruyere; et étoient fort divisez en opinion, s'en empêchans fort, pour ce qu'ils disoient que jamais